Chauxmont SuperD 2017

Après avoir passé  la semaine à scruter les prévisions météo, les première gouttes tombant en fin de briefing pose le décor. Ce 6ème Chauxmont Super D se disputera dans des conditions humides. A peine sorti de la manche  bien arrosée  de Mervelier, on continue sur la lancée.

Un programme copieux avec 6 spéciales à négocier et de bonnes liaisons heureusement allégées par le funiculaire de La Coudre. La première spéciale réveille d’emblée tous les pilotes. Courte mais avec des zones bien pentues ainsi que des dévers et des passages techniques pas évidents. Outre un enchainement final chaotique, j’ai les yeux bien en face des trous. Le choix d’une gomme tendre pour mon WTB Vigilante à l’arrière se montre d’emblée judicieux!

Les jambes ne vont pas mal non plus avec le temps scratch dans la SP2 qui présentait une belle relance. Un spéciale classique de cette épreuve qui nous rappelle au combien il est délicat de rouler vite sur ces roches calcaires. Ça swingue! Les pilotes témoignent également de leurs difficultés de « lecture ». Aux toboggans glissants mais « évidents » de Mervelier la semaine précédente, les sentiers « à l’aveugle » de Chaumont exigent une anticipation et un pilotage radicalement différent.

Déjà trempés et glacés par le brouillard et le vent, la ravitaillement et la salle d’attente au sommet du « funi » nous offre un peu de chaleur et de réconfort avant de regagner le départ de la 3ème spéciale. Un savant mélange avec des parties connues et des sections totalement nouvelles bien physiques et techniques dans les Gorges du Seyon. Superbe! Une fois la ligne d’arrivée franchie les coureurs font part mutuellement de leurs émotions.

Après une courte trêve, les gouttes nous accompagnent vers le départ de la SP4. Heureusement en cours de route un nouveau ravitaillement nous donne l’occasion de reprendre des forces et d’apprécier des boissons chaudes bienvenues. Un « run » très propre pour ce 4ème chrono de la journée qui partageait une grande partie de la SP2. L’occasion de repasser avec plus de finesse certains passages qui avaient un peu « merdouiller » auparavant.

Dans la foulée, la très courte spéciale 5 procure beaucoup de plaisir avec de belles enfilades. Il est désormais temps de rejoindre le funiculaire pour la seconde fois. Chaumont, Terminus! Je sors de mon sac un petit en-cas que j’avais pris soin de préparer au dernier ravito. Mes quelques vêtements humides retrouvent avec joie la chaleur toute relative des radiateurs. Massés dans la salle d’attente, les riders attendent patiemment la mise grille pour cette 6ème descente disputée en mode « poursuite » (écarts de temps réel au classement provisoire) sur la fameux parcours des « Suisses Allemands ».

Les bonnes sensations du jour se confirment puisqu’on m’appelle en seconde position à 25 secondes de Maxime Chapuis, leader provisoire. Derrière l’écart saute à plus d’une minute. Entre deux, quelques pilotes « électriques » s’invitent à la fête. C’est parti! La partie haute du tracé est vraiment boueuse et glissante avec quelques passages vraiment impressionnants. Un peu crispé, pas hyper rapide mais ça passe sans accroc. Une petite couchette dans une relance à l’arrêt, peu à peu je reprends le rythme en tentant de négocier certaines parties en calcaire humide un peu terrifiantes 🙂

Dans le final, il faut pédaler passablement. Personne en vue, ni devant, ni derrière. Pas facile de « s’arracher » vraiment pour un classement a priori joué. Et demain on remet ça à Champéry… Je reste toutefois concentré jusqu’au bout et termine donc second de la course. Vraiment très content de cette performance, avec de bons chronos en spéciale, de la régularité et un 6ème podium de rang du côté de Neuchâtel!

Pour une nouvelle victoire, il faudra encore revenir ma fois 😉 Mais cela sans la moindre hésitation. L’organisation nous a en effet offert cette année une édition particulièrement réussie en tous points. Peu d’attente avant les spéciales, un balisage pertinent, des tracés renouvelés et des « classiques » toujours attractives, un pack-coureur et un repas d’après-course particulièrement garnis etc… Liste non-exhaustive de compliments pour ces bénévoles méritants. Merci à tous!

L’heure tourne, quelques bières, quelques assiettes de pâtes. La route qui défile. Nous voilà dans une cave à Villeneuve avec Raph Salamin pour un « pit-stop » mécanique. Changement pneumatique et nouvelle transmission pour mon ami infortuné en terre neuchâteloise. Encore quelques kilomètres et Champéry se dévoile. Le ciel est dégagé, l’ambiance humide et fraîche et les Dents Blanches ont déjà revêtu leur manteau blanc. Passé minuit, je ferme l’oeil dans le van. Demain c’est la « der » de la saison mais la 1ère édition de l’Enduro du Val d’Illiez. Quoi de mieux pour finir en beauté?

Emmanuel

© photos / Yann Bangerter